Entretien – Directeur général de Coris Bank International Togo

Entretien – Directeur général de Coris Bank International Togo

Intensifier le réseau bancaire pour couvrir l’ensemble du pays est l’un des objectifs visés par Alassane Kaboré, directeur général de Coris Bank International Togo. Cette filiale ouverte depuis seulement quatre ans affiche une croissance annuelle constante de 56 %, et le total bilan de 2018 est de 140 milliards de FCFA.

En juillet 2018, vous êtes devenu le deuxième directeur général à prendre les commandes de la filiale du groupe bancaire panafricain CBI installée au Togo depuis 2015. Vous vous inscrivez dans la continuité de votre prédécesseur, mais avez-vous pris de nouvelles mesures en matière de gouvernance et de stratégie d’approche du marché ?

Alassane Kaboré : Permettez-nous de saluer ici l’excellent travail de notre prédécesseur qui a réussi en trois ans d’activité à hisser Coris Bank International au 7e rang du classement des treize banques de la place. Notre mission est de consolider ces acquis remarquables et d’amorcer un nouvel élan dans un contexte d’évolution réglementaire. Ainsi, nous nous conformons aux nouvelles exigences de Bâle II et III, d’où la définition d’une nouvelle stratégie commerciale et de nouvelles structures pour la gestion et la maîtrise des risques. Nous oeuvrons également en faveur de l’adéquation du capital humain aux nouvelles normes en vigueur. S’agissant de la stratégie d’approche du marché, nous misons sur l’innovation en apportant à chaque segment de clientèle des produits adaptés à coûts réduits, avec un accent mis sur la proximité, la digitalisation et la qualité des services. Á ce titre, nous adapter à notre environnement et répondre avec célérité aux différents besoins de nos clients constituent les orientations principales de la banque.

Á son arrivée en 2015, CBI Togo ambitionnait de se positionner comme partenaire privilégié pour accompagner ses clients dans leurs projets. Au bout de quatre années d’exploitation, quel est le bilan de cette stratégie ?

Coris Bank International, depuis son arrivée sur le marché togolais, a fortement contribué au financement de l’économie et à l’émergence de nouveaux produits très attractifs à des taux très compétitifs tant en matière de distribution de crédits qu’en matière de collecte de ressources. Notre cible – les PME-PMI – constitue la majorité de notre base clientèle, et ceci grâce à notre expertise dans l’accompagnement de cette catégorie de clients. Au cours de l’année écoulée, nous avons financé plusieurs projets avec des crédits d’investissement et d’exploitation.

En 2018, l’encours global de crédits directs a connu une progression de 36 % pour s’établir à 65 milliards de FCFA. Et comment a évolué l’activité de la banque en volume de clientèle sur un marché togolais étroit mais dynamique ?

Notre engagement pour le financement de l’économie nationale, l’innovation et la qualité de services a été reconnu avec la certification ISO 9001 version 2015 décernée fin 2018 par BSI. C’est dire que l’accompagnement de nos clients dans la réalisation de leurs projets afin de contribuer à la construction d’une économie réelle, solide et durable reste notre ambition pour l’année 2019. Nous agissons pour la bancarisation avec la création de plusieurs produits adaptés aux besoins des agents économiques. Ainsi, notre portefeuille clientèle s’élargit de jour en jour avec la présence d’institutionnels, de structures décentralisées de l’État, de grandes entreprises multinationales et nationales, de PME-PMI, d’informels et de particuliers. Le nombre de clients a progressé de 30 % sur les six premiers mois de l’année 2019. On a observé un renforcement de votre politique de proximité avec l’ouverture de deux agences à l’intérieur du pays, à Kara et Cinkassé : votre réseau est passé de 5 à 7 agences. D’autres ouvertures sont-elles prévues ? La satisfaction du client est l’un des impératifs de notre métier. Pour y parvenir, il faut rapprocher nos services de la clientèle. Ainsi, après avoir couvert la zone de Lomé par l’ouverture de 5 agences – l’agence Principale, l’agence Hedzranawoe, l’agence Port, l’agence Grand Marché et l’agence Agoe –, il fallait poursuivre notre stratégie d’occupation du marché togolais à l’intérieur du pays avec les agences de Kara et Cinkassé, ouvertes il y a quelques mois. Nous poursuivrons l’extension de notre réseau avec l’ouverture de trois agences à Lomé ainsi que l’installation de distributeurs automatiques de billets (DAB) et de cash points pour renforcer la proximité avec notre clientèle. À terme, l’ambition est de couvrir l’ensemble du pays.

Comme pour les autres filiales du groupe CBI, la finance islamique est-elle programmée dans vos activités à court terme au Togo ?

Nous travaillons en ce moment pour l’obtention de l’agrément relatif à l’ouverture de cette branche, l’objectif étant le lancement des activités avant la fin de l’année 2019.

Pouvez-vous nous parler des chiffres clés de l’activité de CBI Togo en 2018 et de la croissance de la Banque au titre de l’exercice écoulé par rapport à 2017 ? Et quels sont vos objectifs pour 2019 ?

En quatre ans d’activité, il faut noter une croissance constante annuelle de 56 % : d’un produit net brut de 1,8 milliard de FCFA en 2015, on a clôturé l’exercice 2018 à 6,9 milliards de FCFA. Nous contrôlons actuellement plus de 4 % des ressources disponibles sur le marché, c’est-à-dire environ 70 milliards de FCFA. En emplois, nous pointons à 5 % du total du marché, ce qui représente plus de 65 milliards de FCFA de financements de l’économie nationale à la clôture de l’exercice 2018. Cela a permis à la banque de boucler l’exercice au 31 décembre 2018 avec un total bilan d’environ 140 milliards de FCFA et un résultat net de 1,4 milliard de FCFA. Pour l’exercice 2019, l’institution se donne comme objectifs l’accroissement de sa part de marché, l’amélioration de son classement sur la plate-forme bancaire du Togo, la poursuite du développement de son réseau d’agences, dont l’ouverture de la branche finance islamique, la création de produits et services adaptés à chaque segment de clientèle, le développement de sa base clientèle, l’amélioration de sa rentabilité et enfin la satisfaction de la clientèle, qui ne sera pas en reste en raison de notre fort attachement à un service de qualité.

Propos recueillis par Paul de Manfred